Primal. C’est toi qui a choisi l’adjectif, Arturo. Et bien choisi. La lutte entre hommes, c’est primal, sauvage, un côté brut, dans tous les sens du terme, animal, vital. La testostérone afflue, on se jauge, on s’attrape, on se prend, on se mesure, on tente de faire vaciller l’autre, le faire tomber, lui monter dessus, le contrôler, le dominer. Résister à l’autre, lui échapper, se dérober puis revenir à la charge. Se palper, se toucher, bander tous ses muscles sans l’effort pour l’immobiliser à terre, le faire souffrir, souffrir aussi dans l’étreinte, le combat. La lutte de deux corps nus, sans entrave, sans autre arme que sa force, sa rapidité, sa malice, son expérience, son poids, sa souplesse. Deux corps nus, pleins de sueur s’affrontent sur un matelas, par terre dans une petite chambre d’hôtel surchauffée. On y perd son souffle. Tout à coup ca y est, l’adversaire a pris le dessus, vous êtes coincé sous son poids, ses 96 kg de muscles et de chair qui vous étreignent. Coincé entre le matelas et le mur de la petite chambre. Vous suffoquez, vous allez vous rendre. Puis vous reprenez votre calme, chassez la panique, retrouvez un peu de forcer pour glisser hors de la prise, de l’étreinte, de la force brutale de votre opposant. Celui-ci a peut-être aussi un peu relâcher sa prise, son étreinte, son avantage car la lutte est aussi un partage. L’ennemi est un partenaire aussi. Poitrine contre poitrine, tête contre tête, vous glissez votre menton dans le creux de son épaule pour lui faire mal, vous agrippez sa jambe dans l’étau de vos deux cuisses et vous serrez, vous passez un bras autour de son cou et vous le serrez, l’étranglez. Il suffoque à son tour. La sueur empêche de bien maintenir votre prise, il se dégage peu à peu, écartant un doigt après l’autre votre main et votre bras de son emprise. Grognements, coups dans le ventre, gifles, tirage de cheveux, petites morsures mêmes, coudes dans le muscle du biceps pour faire relâcher l’étreinte. Les corps sont comme emboîtés l’un dans l’autre, transpirants, moites, brûlants, la douleur se mêle au plaisir, épuisés, fourbus, excités, en éveil. On se roule dessus, on tente d’emprisonner une jambe, un bras, de le tordre, de faire mal, et du bien en même temps. Au comble de la lutte, les deux corps humides, enlacés, se tordent l’un contre l’autre, s’empoignent avec rudesse puis souplesse. Les bouches s’ouvrent et s’embrassent, les langues se cherchent et se pénètrent comme des sexes dans la bouche, les sexes durcissent et se frottent l’un contre l’autre, tentent de forcer un passage entre les cuisses tendues, entre les fesses dures. Bearhug mutuel et féroce, les bouches et les sexes se battent aussi, on échange la salive et le sperme jaillit comme une récompense de la lutte et de l’ardeur. Primal, brutal, sensuel, viril, sexuel, animal, féroce, joyeux, le combat fraternel des corps nus est un moment de partage idéal. Sans vainqueur, sans perdant, sans héros, sans bourreau. Les deux lutteurs y trouvent leur plaisir, leurs délices, leur douleur, leur souffrance, leur peur et leur joie. C’est si bon.

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Last edited on 3/21/2024 6:01 PM by Frenchwrestler31
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Handsonman1 (0)

3/21/2024 7:46 PM

Incroyable! Quel ecrivain!! (mon clavier ne me donne pas les accemts).

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Handsonman1 (0)

3/21/2024 7:52 PM

Incroyable! Quel ecrivain!! (mon clavier ne me donne pas les accemts).

Je suis american. Mon francais n'est pas parfait. Mais j"appris de ta belle histoire le langage et le vocabulaire de la lutte entre deux hommes qui me manquent, que j'ai jamais trouver dan mes textes a l'ecole. Merci. Merci monsieur professeur.

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astor (3)

3/24/2024 12:18 AM

wow quel érotisme dans ce combat!!! J'adore! Merci pour ce texte excitant!!!

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